La Puglia
La Puglia (les Pouilles en français) se compose de 6 provinces. Lecce est l’une d’entre elles. C’est aussi la capitale de toute la région la plus au sud du "talon" de la botte italienne.
On l’appelle également le Salento. Entourée des mers Ionienne à l’Ouest et Adriatique à l’Est, la péninsule se la joue îlot battu par les vents lorsque le soleil n’écrase pas tout de
sa vigueur.
La côte alterne entre les petites plages de sable blanc et les rochers usés par les vagues. C’est une succession de baies et de petits villages de pêcheurs au niveau de la mer ou perchés
sur de petites falaises à l’est comme à l’ouest. La route d’une cinquantaine de kilomètres qui relie Otrante à Santa Maria de Leuca (l’extrémité de la pointe) permet de contempler un
panorama unique renouvelé à chaque virage. Des accès à la mer en escalier taillés dans la roche, une mer Adriatique parsemée de taches turquoises digne des Seychelles, des petites
maisons blanches ou de grands palais roses : tout invite à la découverte du moindre centimètre carré.
Oliveraie dans les Pouilles (photo Ph. Allard)A l’intérieur des terres, les distances entres les villages sont occupées par des terres agricoles. Les oliveraies et les vignes ont la part
la plus belle dans cette région. La terre rouge est également cultivée pour les fruits et légumes, les pastèques, les céréales. Les oliviers sont splendides avec leurs énormes troncs
tortueux.
Un passé mouvementé
Côté architecture, la région a connu de nombreux envahisseurs qui, tous, ont laissé le meilleur d’eux-mêmes. Citons dans le désordre les Grecs, les Normands, les Romains, les Souabes.
De magnifiques résidences secondaires de styles variés longent les petites routes un peu à l’écart des villages. Santa Catarina, un agréable petit port de pêche et ses faubourgs en sont
truffés.
Autre curiosité de la Pouille, les trulli, petites habitations de forme conique. Il en existe un village complet (Alberobello, plus au nord) et ils sont désormais bien souvent réaménagés
en maisons à louer. Dans la province de Lecce, les trulli croisés étaient la plupart du temps en ruine, tout petits et isolés au milieu d’un champ d’oliviers.
Tour (torre) carrée de Porto Cesario dans le Salento, Pouille, Italie (photo Ph. Allard)Une autre particularité de la région, les tours carrées. Chaque pointe rocheuse est souvent
occupée par une tour de défense, où l’on voit une porte d’entrée culminer à 20 mètres du sol. De la Torre del Fiume, il ne reste que les quatre tours, d’où le nom des "Quatre Colonnes"
que l’on découvre en remontant vers Nardo par la côte ionienne depuis Gallipoli, dans la petite station de Santa Maria al Bagno. Plus haut, à Torre Uluzzo, une belle tour ancienne à admirer
au coucher du soleil également.
A l’intérieur des villages, beaucoup de vestiges baroques de palais des XVIIe et XVIIIe siècles se trouvent à l’abandon ou en rénovation. Ces grandes maisons ont souvent été transformées
en appartements. C’est le cas à Galatone ou à Nardo.
Dans le coeur des villes
Une ruelle sépare deux des nombreuses églises de la petite ville portuaire de Gallipoli (photo Ph. Allard)Certaines cités ont conservé leur dédale de rues tortueuses et ombragées.
La vieille ville de Gallipoli en est l’exemple le plus frappant. La cité est construite au bout d’un promontoire entouré d’une route. L’extension n’a pu se faire qu’au sein de l’îlot
et on ne comprend pas comment s’y retrouvent les habitants pour y circuler (en voiture !). On ne sait jamais si on va aboutir à une cour en cul-de-sac ou à un nouveau virage permettant
de poursuivre la promenade. Les portes des maisons donnent bien souvent sur une cour intérieure agrémentée d’une table et quelques chaises à l’ombre de quelques plantes en pot.
Les habitations sont peintes de couleurs claires : blanc, beige, rose. Les balcons et toits plats foisonnent de plantes fleuries.
Château de Tarante, Pouille, Italie (photo Ph. Allard)Le centre historique de Tarante, plus au nord, fait penser à Gallipolli. Les maisons y ont un ou deux étages de plus, mais
malheureusement le tout est à l’abandon et habité par les couches les plus pauvres de la population. Les mammas s’interpellent d’un balcon à l’autre et le linge qui sèche pend à tous
les étages entre les immeubles. Les petites ruelles sombres et les maisons couvertes de pollution sont assez sinistres en comparaison des autres villes visitées. Cependant, Tarante est
un grand port militaire, de pêche et de plaisance. La ville est agréable à découvrir et les longs boulevards rectilignes sont piétonniers en haute saison et remplis de boutiques chics.
Ces cités historiques se trouvent en bord de mer et restent un peu à l’écart de la ville qui s’est développée par la suite. A Gallipoli comme à Tarente, ce cœur historique n’est accessible
que moyennant le passage d’un pont qui devient frontière avec le reste de la ville.
Ce n’est pas le cas de Nardo, à l’intérieur des terres, entourée de remparts qui protègent toujours la vieille ville. Le développement urbain s’est poursuivi tout autour, comme pour
la plupart des autres cités. Le cœur est sympathique mais très petit et peu développé au niveau touristique.
Rue d##1Otrante, Puille (Puglia), Salento, Italie (photo Ph. Allard)A Otrante (Otranto), sur la côte adriatique, le schéma de la ville ancienne est le même, de petites ruelles escarpées
qui mènent à la cathédrale et au château. La ville a connu de nombreux envahisseurs et est aujourd’hui un joli centre touristique. Les maisons sont presque toutes consacrées au tourisme,
avec vente de faïences, de vin, d’huile d’olive ou d’artisanat local en cuir. Sans oublier les nombreux petits restaurants. La cathédrale vaut le détour ainsi que sa crypte de colonnes.
Les accès sont gratuits et des guides bénévoles vous proposent une visite plus approfondie de la gigantesque mosaïque qui couvre toute la nef de l’édifice religieux.
Amphitheatre romain de Lecce (photo Ph. Allard)Lecce, la capitale, se situe au centre de la région du Salento. Le centre de la ville est en partie piétonnier et regorge de monuments
historiques à visiter ou à regarder. Citons la piazza Duomo et sa cathédrale, le château, la magnifique Basilique Santa Croce, la piazza Sant’Oronzo et l’amphithéâtre romain mis au
jour par des fouilles récentes. A côté de l’université, l’arc de triomphe (porta Napoli) est l’une des entrées de cette cité ancienne.
Comme partout ailleurs, la circulation des voitures y est autorisée (circulation locale, mais sans contrôle) avec le risque d’abîmer des bâtiments superbes. C’est pourquoi on voit
encore beaucoup de triporteurs et de petits véhicules, les seuls capables de parcourir ces dédales de manière un peu plus sûre. Les motos et vespas sont le moyen de transport préféré,
mais on voit aussi pas mal de vélos dans les villes. Malgré la présence visible des forces de l’ordre et de nombreux horodateurs, les autochtones justifient la réputation selon laquelle
les Italiens sont les rois du parking sauvage et des excès de vitesse.
Les horaires de visite des monuments sont alignés sur la vie quotidienne: environ de 8h à 12h et de 16h à 20h ou 17h à 21 h. De midi à la fin de l’après-midi, seuls les cafés et restaurants
ouvrent leurs portes. Le repas de midi se prendra à partir de 13 h et celui du soir à partir de 20 h, avant cela vous trouverez porte close au restaurant. Le matin, les Italiens prennent
leur café debout au bar (stretto, le café qui réveille les morts ou capuccino si vous voulez un peu de lait) et choisissent la pâtisserie qui fera office de petit déjeuner (un genre de
croissant tiède fourré de crème pâtissière au citron ou au chocolat). C’est là également que vous pouvez manger sur le pouce durant la journée (la vitrine du comptoir accueille en plus
des parts de pizza ou des sandwichs fourrés).